Notre voyage commence avec une maman et son fils. En 2017, le petit Douglas, dernier-né de Fatou, voit le jour. À l'âge de quatre mois, Douglas développe un asthme sévère qui nécessite des soins et une attention particulière de sa famille.
Parallèlement à cette lutte pour la santé de son fils, Fatou ressent le besoin de maintenir vivante la mémoire de sa bien-aimée grand-mère, dont elle porte le prénom. Malheureusement, cette dernière n'a pas eu la chance de connaître son arrière-petit-fils, Douglas. Pour combler ce vide, Fatou décide de créer un lien tangible entre eux.
Préoccupée par les problèmes de santé de son fils, Fatou décide d'essayer de lui coudre un doudou à partir de matières saines. Avec ses quelques bases de couture, elle se lance dans l'aventure. elle fabrique la première girafe Astou, à partir du pagne que sa grand-mère utilisait pour la bercer.
Cette création, faite avec amour, avait aussi une signification profonde. À travers ce doudou, Douglas pu entrer en contact visuel et tactile avec une partie de son histoire familiale, conservant ainsi le souvenir de sa grand-mère bien-aimée.
L'aspect du premier doudou n'était pas le même que celui des doudous Waxydou d'aujourd'hui, mais l'idée était là. La mission était claire : offrir à son fils un objet sûr et sain, fabriqué avec des matériaux responsables, tout en transmettant l'amour et l'héritage de sa grand-mère.
La création de la marque Waxydou
Le doudou unique que Fatou confectionne pour Douglas ne passe pas inaperçu. À la crèche, plusieurs parents sont séduits par ce doudou hors du commun. Ils demandent à Fatou d'où vient ce doudou et certains sollicitent même Fatou pour en coudre pour leurs propres enfants.
Face à cette demande croissante et à l'engouement pour son produit, Elle réalise qu'il est temps de professionnaliser son activité. C'est ainsi que naît la marque Waxydou.
Avec la création de sa marque, Fatou se lance dans le processus de mise en conformité de ses doudous à la norme CE des jouets pour bébé. Cette étape importante garantit la sécurité des produits pour les tout-petits.
La bulle créative de Fatou
Ce qui a commencé comme une solution personnelle pour son fils se transforme en une passion. Travaillant à temps partiel dans le secteur social, Fatou trouve un immense plaisir à créer ces doudous. Chaque doudou est confectionné à la main, nécessitant en moyenne une heure de travail. Pour Fatou, ce moment de création est une évasion, une "bulle artistique", comme elle aime le dire.
Chaque doudou est le produit de son cœur et de ses mains, et c'est cette attention au détail, cet amour infusé dans chaque création, qui donne aux doudous Waxydou leur caractère unique et leur attrait spécial. L'atelier de confection est devenu pour elle un sanctuaire où elle peut laisser libre cours à sa créativité et à sa passion, tout en créant quelque chose de significatif et de précieux pour les tout-petits.
Une démarche durable
S'inscrivant dans une démarche de durabilité et de responsabilité, les tissus utilisés pour fabriquer les doudous Waxydou proviennent du Sénégal. Ils sont soigneusement sélectionnés chez un fabricant local avec qui Fatou a bâti une relation solide.
Cette initiative n'est pas seulement un moyen d'assurer la qualité des matériaux utilisés pour les doudous, c'est aussi un moyen pour Fatou de soutenir l'économie locale de son pays d'origine, de valoriser le patrimoine culturel sénégalais et d'ancrer fermement Waxydou dans une démarche respectueuse de l'environnement. De plus, par la robustesse et la durabilité de ses produits, Fatou se positionne à contre-courant de la culture du jetable souvent présente dans l'industrie des jouets.
Ainsi, chaque doudou Waxydou, plus qu'un simple objet, devient un vecteur de sensibilisation à des choix de consommation plus conscients et durables.
Promouvoir le métissage culturel
Fatou est fière de promouvoir le métissage culturel à travers ses doudous en Wax. Sensible à la cause de la représentation des différentes cultures dans les jouets, elle œuvre pour la tolérance et l'ouverture d'esprit. Elle crée ces jouets colorés destinés à tous les enfants, pour stimuler leur éveil et leur imaginaire. Pour Fatou, chaque doudou est un petit ambassadeur de la diversité et de la richesse culturelle.
Une reconnaissance bien méritée
En 2022, les doudous Astou de Waxydou ont reçu le label "Fabriqué à Paris". Cette distinction a été une grande fierté pour Fatou, qui a pu participer à la Foire de Paris. Jongglant entre son rôle de maman, son travail dans le milieu du social et la gestion de sa marque, Fatou admet que la création de Waxydou a fait grandir son aptitude à la dextérité. Elle se décrit comme une pieuvre, qui déploie ses "tentacules" avec souplesse et habileté dans divers domaines de sa vie.
Le regard de Fatou sur la maternité
Fatou évoque avec émotion la naissance de son premier fils, Stanley, qui a maintenant 11 ans. Femme dynamique et active, elle fut surprise par le bouleversement radical qui accompagna l'arrivée de Stanley. Son entourage, malgré leur affection, ne l'avait pas suffisamment préparée à l'expérience de l'accouchement et aux défis de la maternité. Au sein de son cercle, la discussion sur ces sujets demeurait contenue, y compris avec sa mère qui avait choisi de ne pas l'effrayer en ne lui révélant pas toute la réalité.
Fatou considère avec le recul qu'il est nécessaire d'ouvrir davantage le dialogue sur ces sujets - non seulement sur les réseaux sociaux, mais aussi au sein de l'entourage. Elle croit fermement qu'échanger sur son vécu peut être bénéfique et aider les femmes à se préparer. Elle est persuadée qu'il est plus difficile de faire face sans préparation, et que cette culture du silence autour de la souffrance doit cesser. Il n'est pas nécessaire de toujours arborer le masque de la femme forte.
Concernant le post-partum, la tradition culturelle sénégalaise joue un rôle essentiel à ce moment de la vie. La femme est assistée afin qu'elle puisse se reposer pendant les 40 jours suivant l'accouchement. C'est ainsi que, tout naturellement, la mère de Fatou est venue s'installer chez elle, pour endosser, comme elle l'exprime avec humour, le rôle d'adjointe.
Elle se remémore les massages prodigués par sa mère à l'aide d'une serviette chaude, des gestes faisant partie intégrante du processus de rétablissement de la jeune mère. Elle évoque également le bouillon que sa mère lui préparait, conçu pour lui redonner des forces et stimuler l'allaitement. Une nourriture chaude, légère et réparatrice destinée à permettre à la mère de se ressourcer après l'accouchement.
En évoquant les vertus de cette tradition ancestrale, Fatou met en lumière l'importance de prendre soin des nouvelles mamans après leur accouchement. Les conseils, les soins et les traditions transmis de génération en génération sont une richesse inestimable d'enseignements.
Ce soutien favorise, durant cette période, une récupération optimale et une connexion profonde avec le nouveau-né. C'est également une occasion précieuse de partage d'expériences et de renforcement des liens familiaux.
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